Petite Perle, à 10000km de moi, est malade. Pas vraiment surprenant, vu les températures en Allemagne.

Du coup, j'ai eu un échange épistolaire (version moderne sur téléphone portable); c'est bon, elle va avoir 14 ans vendredi, elle refait le monde.

Quand je lui ai demandé ce qu'elle faisait, elle m'a répondu:

"Je réfléchis à ce qu'est la vie de chaque être et d'où vient la société individualiste d'aujourd'hui."

Oh là là, ça chauffe, là-haut!

Après de longs échanges, dans lesquels je me fais traiter d'impératrice, elle termine:

"La Romaine Cornélia est connue juste parce qu'elle a eu des enfants qui ont fait des choses importantes en politique. Mais en fait, elle n'a fait que les pondre! Moi, je vais essayer de faire de grandes choses pour mes concitoyens et pour ta conscience."

J'ai comme l'impression qu'il va y avoir de l'ambiance à son retour! Si au moins elle ne savait plus que parler allemand, ça m'éviterait de discuter.

Que la vie est douce quand on n'utilise pas son cerveau...

Cette nuit, je me suis levée plusieurs fois; je crois que, comme j'ai arrêté de boire du café, j'ai finalement un sommeil meilleur donc qui peut durer moins longtemps. Supposition.

J'ai eu la bonne idée de ne pas marcher pieds nus; j'aurais pu faire une mauvaise rencontre:

Scolopendra morsitans est un redoutable carnassier, il se déplace très rapidement et n'hésite pas à s'attaquer à de petits mammifères, oisillons, jeunes musaraignes, souris, mulots, il se nourrit aussi d'insectes, araignées, punaises, blattes et de petits reptiles, gecko, agame...

Avec ses puissants crochets, la scolopendre injecte un poison qui paralyse sa proie.

Sa morsure peut être très douloureuse, avec œdème et parfois nécrose cutanée autour de la morsure.

Voilà la bête, un scolopendre, après une lutte féroce...

Ce fut: "massacre au couteau de cuisine".

Je n'aurais pas aimé me retrouver à l'hopital alors que j'avais mieux à faire aujourd'hui; petite rando au Tévelave:

En fait, on n'a pas fait la rando prévue, on n'a pas trouvé le lieu de départ! Du coup, on a fait le "sentier ouvrier"; ça grimpe beaucoup:

Pas grave; avec de bonnes chaussures, et motivés, on peut aller partout!

Et puis, bien sûr, après l'effort, le réconfort! Dans un cadre plus que sympa:

J'ai été très raisonnable, moi; point de hamburger, juste une salade,

parce que je savais que j'allais me goinfrer de gâteaux à la pause de l'orchestre l'après-midi!

D'ailleurs ce soir, je n'ai pas faim.

Ce qui est bien, ici, c'est que tout le monde se côtoie sans trop de heurts.

Bien sûr, il y a une hiérarchie.

D'abord, il vaut mieux être d'ici. Etre réunionnais et blanc, c'est le jackpot.

Ceux qui sont très foncés le vivent moins bien que ceux qui le sont moins. Ils ont un sens aigu des nuances ici.

Quand on est métropolitain, ça se passe plutôt bien; évidemment, on peut vite se faire traiter de raciste, comme on traite vite de voleur un rom ou de voyou un jeune beur.

Ceux qui n'ont vraiment pas de chance, ce sont les mahorais, ceux qui arrivent de notre 101ème département, Mayotte; ils ont tout pour eux:

- ils sont très noirs.

- ils sont très pauvres.

- ils sont très musulmans.

- ils ne parlent pas français.

- ils n'ont généralement pas de travail.

- ils n'ont pas le même mode de vie que les autres.

- ils se rassemblent en communauté.

Aujourd'hui, en cours, je fais passer un groupe de 4 élèves sur une création musicale; un autre groupe d'élèves évalue leur travail suivant une grille précise.

Je leur demande de marquer les noms de leurs camarades.

J'ai senti comme un manque de tolérance.

Trouvez l'intrus...

- Clara

- Shamela

- Isabelle

- Afrique

A part ça, le soleil continue à briller sur l'océan:

Alors que j'étais tranquillement installée à mon bureau, devant mon ordinateur, une énorme babouk a surgi.

Pour ceux qui ne sont pas d'ici, une babouk, c'est une très très grosse araignée. Inoffensive, certes, utile, certes, mais cohabitation inenvisageable avec moi.

Je vous épargne, pas de photo. Vous pouvez dire merci...

Tétanisée, j'appelle l'Homme; pendant ce temps, échange de regards avec la Bête. Je demande à l'Homme de m'apporter une bombe insecticide.

Comme c'est un homme, il m'apporte une bombe spéciale insectes volants...

Manquerait plus que ça, que ça vole, en plus, ce truc!

Finalement, je récupère et pulvérise une bonne partie du contenu; super rapide, l'araignée a disparu dans la penderie, beurk. Je continue à vider l'aérosol.

Elle réapparait, un peu moins rapide, grimpe dans mes dossiers. Je finis par extraire un petit truc rabougri, je l'ai eue!

J'éteins l'ordi, je ferme la porte et m'en vais dormir.

Bien sûr qu'il y a une suite à mon histoire!

Depuis 2 jours, c'est une véritable infection dans mon bureau. Ca sent l'animal en décomposition. Sûrement un gentil margouillat (lézard) qui a trépassé, asphyxié.

Et moi, j'attends que la bête se dessèche pour pouvoir réintégrer ma pièce; en attendant, c'est "pédale douce" sur le boulot...

D'ailleurs...

Il gèle à Berlin, nous, on a très chaud.

C'est parti pour l'été!

Qui dit été, dit Noël, c'est drôle, non?

Qui dit été, dit cyclone, c'est moins drôle.

Surtout qu'on se dit qu'on n'aimerait pas avoir le même qu'aux Philippines; même si j'ai davantage confiance dans la solidité des murs de ma maison, je ne me fais aucune illusion sur la toiture.

On verra bien. Ou plutôt, on espère ne pas voir.

Hier, on a fait une balade à vélo dans la réserve naturelle avec l'Homme et les nouveaux. On a fini au restaurant local, là où on mange un super cari pour 7€.

En fait, non, c'est dans la piscine que j'ai fini, parce que faire du vélo par 30° à l'ombre quand il n'y a pas d'ombre, c'est trop dur!

Mais demain, après le vélo, c'est pas dans l'eau que je vais aller, mais dans ma salle de classe... Vous avez dit écolo? j'ai du mérite, non?